Comment différencier un syndrome de Diogène à une incurie dans le logement ?

Le syndrome de Diogène en quelques mots…

Une personne souffrant du syndrome de Diogène a tendance à accumuler des objets hétéroclites dans son espace de vie . Une quantité abondante d’objets, de meubles, d’emballages vides ou encore de détritus sont “collectionnés” ce qui rend leur espace de vie de plus en plus restreint et hostile. 

Le syndrome de Diogène est un trouble complexe qui peut être influencé par divers facteurs tels q’une une enfance difficile, des traumatismes, un manque d’affection, de ressources matérielles ou un isolement social peuvent contribuer au développement de ce syndrome à l’âge adulte.

Les chocs émotionnels sont des facteurs propice au déclenchement de ce comportement d’accumulation compulsive et de négligence de l’hygiène a l’âge adulte.

Les personnes souffrant du syndrome de Diogène peuvent présenter divers troubles psychiatriques en plus de leur troubles d’accumulation compulsive (TAC) .Certains exemples de troubles psychiatriques couramment associés au syndrome de Diogène :

. Trouble de l’accumulation compulsive (hoarding) : Caractérisé par une difficulté à jeter des objets inutiles, entraînant une accumulation excessive et un encombrement de l’espace de vie, cela peut entraîner un état d’incurie du logement.

. Dépression : Un trouble de l’humeur qui peut se manifester par des sentiments de tristesse, de désespoir, de perte d’intérêt pour les activités habituelles, des troubles du sommeil et de l’appétit.

. Anxiété : Un état de préoccupation excessive, de nervosité et d’appréhension qui peut interférer avec le fonctionnement quotidien.

. Troubles de la personnalité : Le trouble de la personnalité évitante, le trouble de la personnalité obsessionnelle-compulsive ou le trouble de la personnalité schizotypique, qui peuvent influencer le comportement et les interactions sociales.

. Troubles cognitifs : La démence ou le déclin cognitif lié à l’âge, peuvent affecter la capacité de prise de décision et l’organisation.

syndrome de Diogène
syndrome de diogene
syndrome de Diogène

Nous observons que la  présence d’un syndrome de Diogène est souvent découverte de façon fortuite car ces personnes ne demandent aucune aide et il est souvent nécessaire qu’une tierce personne signale cette situation.

Une amélioration de l’écoute pour une meilleure prise en charge

Lorsque nous sommes confrontés à un logement encombré et insalubre l’observation sera l’aspect le plus fondamental et essentiel lors de la rencontre.

Le dialogue et la compréhension de l’histoire de vie viendrons conforter nos ressentis sur la personne souffrant du syndrome de Diogène .

A travers les échanges il sera indispensable d’identifier les critères qui nous amènent à penser a se syndrome.

Quels sont les principaux critères à observés?

Le rapport à l’objet est l’un des  premiers critères à prendre en considération pour distinguer un syndrome de Diogène à un autre trouble d’accumulation ( syllogomanie, syndrome de Noé, syndrome de Korsakoff…).Pour ces personnes il est extrêmement difficile de se séparer des objets accumulés qui sont pour eux un « contenant » et un aménagement sécurisant, on parle souvent de « bulle de protection ».

La négligence corporelle et domestique fait également partie des principaux critères d’évaluation tout comme l’incurie de logement. En effet la personne ayant accumulée des objets dans les espaces de vie , se retrouve avec le temps à encombrer les pièces d’eaux comme les sanitaires qui deviennent inexploitable. Il est donc impossible pour elle de subvenir à son hygiène corporelle et en découle également la perte de l’estime de soi. La prolifération de bactéries, la moisissure des murs et l’apparition de champignons sont également propices a l’environnement .

-L’isolement social est souvent un aspect significatif de la vie des personnes souffrant du syndrome de Diogène. En raison de leur comportement d’accumulation compulsive et de négligence de l’hygiène, ces individus peuvent avoir du mal à maintenir des relations sociales saines. Leur environnement de vie chaotique et insalubre peut les isoler davantage, les éloignant de la famille, des amis et de la communauté. L’isolement social peut aggraver les symptômes du syndrome de Diogène en créant un cercle vicieux de solitude et de détresse émotionnelle. Il est crucial d’offrir un soutien et une intervention appropriés pour aider ces personnes à rompre leur isolement, à restaurer des liens sociaux positifs et à améliorer leur bien-être global.

Le conflit de voisinage est également à prendre en compte en raison des odeurs désagréables que peuvent dégager les déchets ( denrées alimentaires avariée, déchets organiques …) ou encore la présence de nuisibles, ce qui rend la situation encore plus anxiogène pour la personne souffrant du syndrome de Diogène.

Lorsque la situation est connue, il est indispensable de mettre l’accent sur l’accompagnement auprès des différents acteurs sociaux pour contenir le trouble, et éviter que celui-ci ne s’accentue à des fins dramatiques.

L’ incurie du logement en quelques mots …

Contrairement au syndrome de Diogène l’attachement à l’objet n’est pas présent dans ce symptôme , cependant nous rencontrons des problématiques similaires au syndrome de Diogène.

L’incurie de logement est un terme plus général utilisé pour décrire une négligence de l’entretien et de la propreté d’un logement, sans nécessairement impliquer les autres aspects du syndrome de Diogène tels que l’accumulation compulsive d’objets. Les personnes souffrant d’incurie de logement peuvent avoir du mal à maintenir un environnement propre et ordonné en raison de divers facteurs tels que des problèmes de santé mentale, des limitations physiques ou des difficultés liées à l’âge.

L’individu ne porte aucun intérêt à prendre soin de son être tant sur le plan physique, psychique et de son espace de vie.

Le fait de vivre dans un environnement négligé peut être le reflet de difficultés sous-jacentes, les facteurs les plus fréquents sont les problèmes de santé mentale non traités, des traumatismes passés, des troubles de l’humeur ou des troubles anxieux. Il est important d’évaluer et de traiter ces troubles psychiatriques ou psychotiques de manière appropriée pour aider la personne à améliorer sa situation de vie et à retrouver un bien-être mental et émotionnel.

incurie du logement
incurie du logement
incurie du logement

Une bonne observation pour un meilleur diagnostic…

L’incurie peut être le signe d’une dépression majeure, d’une schizophrénie, de la démence des personnes âgées… Elle est fréquemment associée à des troubles addictifs tels qu’un éthylisme chronique.

Ce symptôme est à la frontière entre une pathologie psychiatrique et le choix d’un mode de vie marginal. De ce fait on retrouve comme dans le syndrome précédent, un habitat souvent vétuste ainsi que des conséquences sur la santé et la sécurité de la personne voir son entourage (famille, voisin…).

Le point de départ pour différencier le syndrome Diogène est l’incurie dans le logement est d’analyser ces quelques aspects :

1. Aucun attachement à l’objet.
2. Saleté et manque d’entretien évident dans les différentes pièces.
3. Présence d’insectes ou de rongeurs en raison d’un manque d’hygiène.
4. Mauvaise odeur persistante due à un manque de propreté.
5. Absence de rangement adéquat pour les affaires personnelles.

6. Présence de moisissures ou de taches d’humidité sur les murs ou les plafonds.
7. Accumulation de déchets ou de détritus non jetés correctement.
8. Équipements domestiques en mauvais état ou non fonctionnels.
9. Manque de lumière naturelle ou d’aération dans les pièces.

Il est observé également une négligence extrême de l’hygiène corporelle ainsi que du domicile de la personne ce qui engendre un isolement et un reclus de la société.

Quand les individus sont conscients de leurs symptômes, ils ne sollicitent que très rarement les services sociaux ce qui complique la prise en charge ainsi que de poser le diagnostic.

Toutefois quand une relation de respect et d’empathie est établie, l’aide venant de l’extérieur est plutôt bien à accepter quand la situation est connue.Une relation de confiance sera le point de départ avant toute prise en charge, ainsi qu’une connaissance singulière de chaque individu, pour appréhender la situation dans sa globalité.

Le syndrome de Diogène et l’incurie de logement sont deux conditions qui peuvent présenter des similitudes, mais qui ont des caractéristiques distinctes. Pour différencier un syndrome de Diogène d’une incurie de logement, il est important de prendre en compte l’ensemble des comportements et des conditions de vie de la personne concernée. Un professionnel de la santé mentale ou un travailleur social peut être en mesure d’évaluer la situation de manière approfondie et de fournir un diagnostic précis.