La syllogomanie en quelques mots…
La syllogomanie ou accumulation pathologique signifie étymologiquement « goût immodéré pour l’accumulation ».
L’accumulation pathologique est défini aujourd’hui comme un trouble apparenté au « Trouble Obsetionnel Compulsif », il est reconnu comme trouble cognitif.
La personne syllogomane à tendance à accumuler de façon excessive et compulsive des objets en grande quantité dans son lieu de vie. Elle ne parvient pas à se débarrasser des objets. Même jetés l’individu retournera récupérer dans la poubelle
La place disponible va se réduire peu à peu en même temps que son espace vital ainsi la personne recevra de moins en moins de visite par peur de jugement. Avec le temps, la personne peut se replier sur elle-même en évitant de plus en plus les relations avec ses proches.
Les recherches permettent d’identifier plusieurs formes de syllogomanie :
• La syllogomanie « classique » : le sujet accule tout type d’objet, il conserve tout ( vêtements,publicité,vaisselle,produits d’entretiens…)
• Le syndrome de Noé : la personne accumule de façon excessive les animaux.
• La bibliomanie : accumulation de romans, BD…en envahissant tous les meubles du logement.
• Le syndrome de Diogène : forme extrême de syllogomanie qui amène la personne à une négligence corporelle et domestique dû à l’encombrement de son logement
Comment la syllogomanie se caractérise ?
Ce trouble comporte plusieurs caractéristiques :
• Accumulation excessive d’objets diverses, qui semble inutile pour tout autre personne.
• Difficulté à jeter, vendre ou donner tous objets accumulés.
• Espace de vie restreint et encombré par une accumulation extrême.
• Une souffrance psychique.
• Troubles présents depuis plusieurs mois voir des années.
Accumulation et psychique
Les objets ont un sens pour chacun, ils peuvent représenter un lien affectif, un souvenir…Ceux-ci ont une valeur sentimentale pour la personne, ce qui l’empêche de s’en séparer. Une personne qui accumule les objets dans son lieu de vie, semble combler un manque, un vide…
Le phénomène d’accumulation peut apaiser les peurs comme l’angoisse de mort ou celle de manquer de contrôle.
Plusieurs études révèle qu’une thérapie cognitivocomportementale ou une approche psychothérapeutique peut aider à libérer son espace spychique et physique.
Comment accompagner la personne à retrouver un environnement sain ?
Malheureusement c’est souvent à la suite d’un accident causé par l’encombrement du logement que la situation est découverte.
Une fois la situation découverte, il est indispensable d’établir une relation de confiance pour essayer d’accompagner la personne syllogomane à désencombrer son logement en douceur. Etre forcé à jeter, représente une vraie souffrance psychique, elle retournera chercher l’objet péniblement jeté à la poubelle.
Le débarras se fera donc dans une temporalité longue qui sera guidé par la personne uniquement.
Des associations comme AFTOC ou Diogène-Asso peuvent aider les personnes présentant ce trouble ainsi que son entourage à trouver les meilleures solutions pour que la situation s’améliore.
Dans une étude réalisée en Janvier 2022, il en ressort qu’un adulte sur cinq souffrant de TDAH (Trouble de Déficit de l’Attention/hyperactivité) souffre également de syllogomanie.
Cette découverte est importante car il est possible que beaucoup d’individus syllogomane présente un TDAH non dianostiqué.
De ce fait, l’accompagnement sur le plan psychique est une des premières étapes pour aider ces personnes à sortir de cette situation.
Quel type d’individu peut présenter un trouble de Syllogomanie ?
Le trouble de syllogomanie peut affecter des individus de tous âges, mais il est plus fréquent chez les personnes âgées. En général, on observe une augmentation de la prévalence de ce trouble chez les personnes âgées de 60 ans et plus. Cependant, il n’y a pas de limite d’âge spécifique pour développer la syllogomanie, et des cas ont été signalés chez des personnes plus jeunes.
Il est important de noter que la syllogomanie peut également toucher des personnes de tout âge qui souffrent de troubles mentaux sous-jacents tels que la dépression, l’anxiété ou le trouble obsessionnel-compulsif. Les facteurs de stress, les traumatismes passés et les difficultés relationnelles peuvent également contribuer au développement de ce trouble, quel que soit l’âge de la personne.
Il est essentiel de sensibiliser à la syllogomanie et de fournir un soutien approprié à toute personne qui en montre des signes, quel que soit son âge, afin de lui offrir les meilleures chances de rétablissement et de bien-être.